Même à la Fête de l’Huma, le sexisme est ordinaire

« Hé mad’moiselle ! C’est combien ? » . Il est 18h30, le samedi 14 septembre au Parc Départemental de la Courneuve. Je suis arrivée à 13 heures pour ce deuxième jour de la Fête de l’Humanité, et j’en suis déjà  à une quinzaine de remarques du genre au compteur.

La journée de la robe

o-ROSEA-LAKE-facebookC’est qu’il faut croire qu’il est interdit de porter une robe à la Fête de l’Huma – surtout, apparemment, si elle est accompagnée de chaussures à talons. Sous peine, justement, de récolter ce que le machisme a fait de meilleur. Le long des avenues aux noms éloquents – Stéphane Hessel, Rosa Parks, Jean Jaurès, Danielle Mitterrand ou encore Hugo Chavez -, les interpellations s’accumulent, de plus en plus élégantes au fur et à mesure que la journée passe et que les verres se vident. Le comble étant de faire traiter de « belle salope » en plein milieu de l’avenue Clara Zetkin, députée allemande de la Ligue Spartakiste et brillante militante féministe  à l’initiative de la Journée Internationale des Droits des Femmes. Au mieux, cela tient de l’ironie; au pire, du profond dégoût. Et cela ne fait que renforcer le constat quotidien du sexisme ordinaire.

Le sexisme ordinaire, le sexisme de rue, tout le monde y assiste chaque jour. Il suffit de se promener un samedi après-midi dans un quartier bondé, particulièrement en été quand les jambes se découvrent, pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’un phénomène isolé. N’importe quelle fille lâchée en ville se retrouve la cible potentielle de commentaires et d’interpellations, allant du plus banal – le classique sifflement – au plus odieux – « viande à viol », par exemple. Le magnifique Tumblr Paye ta Shnek, qui recense le fleuron des « tentatives de séduction en milieu urbain », et qui permet au passage de se défouler sur la toile après une journée à battre le pavé, montre bien l’ampleur de ce phénomène.  Il avait même eu un certain écho dans les médias à la sortie de « Femme de la rue », le film documentaire de Sofie Peeters dans lequel la réalisatrice se promène en caméra cachée dans les rue de Bruxelles pour enregistrer les commentaires sexistes qu’elle recueille à son passage.

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Exemple choisi parmi tant d’autres des citations recensées sur « Paye ta Shnek »

Et pourtant, tout le monde – ou presque – y est aveugle. Ou refuse de le voir, et comme dit le dicton, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. En témoigne ce journaliste amateur qui nous avait posé quelques questions lors de la SlutWalk de 2011 à Paris, et qui lui-même nous avait avoué ne jamais s’être demandé pourquoi certaines de ses amies se changeaient avant de rentrer chez elles à la fin d’une soirée, ou pourquoi d’autres  demandaient à un ami de les raccompagner chez elles lorsqu’elles rentraient tard. Et il n’est pas seul : on ne compte plus le nombre d’amis ou de connaissances qui s’étonnent constamment des anecdotes que nous pouvons raconter. Et parfois même qui minimisent le phénomène, si récurrent et si naturel qu’il est devenu à leurs yeux.

Le principe est pourtant simple : je m’habille comme je veux m’habiller, et personne n’a le droit de m’interdire, par un ordre exprès ou par un comportement culpabilisant, une tenue particulière. La revendication peut paraître évidente pour nombre de personnes, politisées ou non, camarades ou non. Y compris pour une bonne partie des militants de gauche dont la défense des droits des femmes et de l’égalité sont inscrites dans l’ADN politique. D’où peut-être d’ailleurs cet aveuglement dont je parlais plus tôt. Mais, comme le montre l’exposé accablant du sexisme ordinaire, elle est loin d’aller de soi dans la jungle urbaine de l’asphalte et du zinc. Absurde même pour certains, comme pour ce policier canadien qui expliquait à des étudiant-e-s que si les femmes ne voulaient pas être agressées, elles n’avaient qu’à ne pas s’habiller comme des salopes. Ce triste exemple a néanmoins conduit à la vague mondiale des SlutWalk, ces « marches des salopes » où nous revendiquions notre liberté de pouvoir nous habiller comme nous le souhaitons, sans jugements, sans commentaires et sans risques pour notre intégrité physique.

La bulle féministe n’existe pas

Et s’il y a un endroit où les femmes devraient pouvoir revendiquer ce droit et cette liberté de s’habiller comme bon leur semble, c’est bien au coeur de la slut4-879796c5cgauche combattante, chez ceux qui descendent dans la rue le 8 mars et qui présentent des listes paritaires aux élections : dans l’éphémère Karl-Marx-Ville qui remplit chaque année le Parc Départemental de la Courneuve des stands des partis de la gauche radicale française et du monde entier, bref, à la Fête de l’Humanité. Un endroit où plus d’une association féministe tient un stand, où des débats sont organisés et des tracts en faveur des droits des femmes distribués. D’où un choc d’autant plus rude au fil de la journée, où l’on se dit que l’on est nulle part à l’abri de ces remarques. De nombreux amis étaient d’ailleurs atterrés au récit que je leur ai fait, excédée, à la fin de la journée.

Le constat est donc simple et désolant. Si la Fête de l’Humanité est une bulle où bon nombre de valeurs de gauche qui animent nos combats tout au long de l’année – par exemple l’antilibéralisme, le pacifisme, l’écologie, l’antiracisme – trouvent une application concrète et directe, il n’en va pas de même pour le féminisme. Pourquoi un « Toi t’es bonne » n’entraîne aucune vague d’indignation dans la foule de ceux qui parcourent les allées de la Fête ? Alors qu’une insulte homophobe provoque immédiatement l’ire des témoins présents. Certes, j’anticipe la réponse, la Fête de l’Humanité n’est pas uniquement un lieu de rassemblement politique : nombreux sont ceux qui y viennent pour les concerts, pour l’ambiance – tout simplement pour faire la fête. Mais, au contraire des autres festivals, la Fête de l’Humanité compte un public militant qui ne se compte pas sur les doigts de la main. Et, avant tout et surtout, rien ne justifie de tels comportements, ici comme ailleurs.

Un terrain expérimental pour la solidarité antisexiste

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 » – Mais fiche moi la paix !
– Waow, quel tempérament !
– Toi, mon pote, tu restes encore cinq minutes »

Un constat, si simple soit-il, appelle des réactions. Répondre à ces insultes par un « mêle-toi de tes affaires » ou par un « connard » bien senti ne suffit pas. Bien des mesures – qui ne coûtent rien – peuvent être prises par les organisateurs de la Fête. Pourquoi, par exemple, ne pas utiliser le support papier que représente la vignette d’entrée à la Fête pour imprimer un code de conduite des festivaliers, qui attirerait notamment l’attention sur le caractère inacceptable des commentaires sexistes et des interpellations insultantes. Une autre idée me vient directement de Berlin où, dans certains bars alternatifs, les pintes de bière sont posées sur des sous-bocks antisexistes sur lesquels sont dessinées des scènes de sexisme ordinaire auxquelles un témoin réagit. Autour de l’image, des conseils en cas de situation sexiste ou d’agression : rendre public, demander de l’aide, crier au feu, appeler la police, frapper, etc. Au dos, un texte explique notamment que nous « facilitons la tâche aux auteurs [d’agressions] en considérant trop souvent les relations entre hommes et femmes comme des choses privées », qu’il faut parfois « oser demander si la femme se sent harcelée » , tout en reconnaissant qu' »intervenir peut être stressant ou pénible ». Chaque année, on découvre avec joie les nouveaux dessins imprimés sur les verres réutilisables et consignés de la Fête de l’Huma. Pourquoi ne pas s’inspirer de ces sous-bocks antisexistes et de diffuser un message féministe sur ces fameux verres en plastique ?

Last but not least, la responsabilité incombe également, comme tout le temps et partout, à chacun et chacune d’entre nous. Mais, et encore une fois parce que la Fête de l’Humanité est (aussi) un festival dont une partie du public est sensibilisée au combat politique et notamment à la lutte pour les droits des femmes et pour l’égalité des sexes, cette prise de responsabilité est encore plus nécessaire en ce lieu. Car si l’on ne peut imposer à personne, au milieu d’une rue déserte ou d’une rame de métro vide, d’avoir le courage de s’opposer seul aux agressions verbales ou parfois physiques, on pourrait exiger de tous et de toutes d’être vigilant sur les allées de la Fête. Il serait tellement simple, lorsque l’on entend des interpellations sexistes sur les allées de la Fête, de répondre haut et fort à leurs auteurs que leurs propos sont décalés, insultants, et que rien ne justifie de tels comportements. D’autant plus que, la plupart du temps, ils ne semblent absolument pas en avoir conscience. Pour une force politique comme la nôtre à laquelle l’éducation populaire tient tant à coeur, voilà un beau terrain expérimental pour la solidarité antisexiste.

Histoire d’éviter que la Fête de l’Humanité ne soit seulement celle d’une moitié de l’humanité.

71 réflexions au sujet de « Même à la Fête de l’Huma, le sexisme est ordinaire »

  1. Il faudrait arrêter de tout mélanger : la lutte pour le droit des femmes ne se limite pas à un billet ressassant les humeurs d’une fillette s’étant pris des remarques peu élégantes par quelques jeunes hommes avinés> Tu es à Paris, la drague par quelques lourds n’est pas le signe du sexisme ordinaire mais le signe que tu habites dans une agglomération dense qui attire beaucoup d’individus différents pas toujours recommandables surtout à l’occasion de ce genre de festivals ( on ne voit pas comment la fête de l’humanité serait à part et protégé de ce genre de gens).

    • Vous dites n’importe quoi. J’habite dans une petite ville de province et j’observe que depuis 20 ans les violences verbales sexistes que vous appelez « remarques peu élégantes » se développent. Deux écueils à éviter face à ce phénomène: 1- les banaliser comme vous le faites. 2- penser qu’une approche moraliste et culpabilisante des mecs fera évoluer les mentalités. Cet article a le mérite de poser clairement un problème et de proposer des pistes pour essayer d’agir dans la réalité pour bouger les consciences masculines. Sinon, on fait quoi? On conseille aux femmes de cacher leurs formes et leur corps? Personnellement ce n’est pas l’idée que je me fais de l’émancipation humaine. Au contraire.

      • Une grandiloquence inutile ici : il ne s’agit pas de banaliser des propos insultants mais de faire la part des choses entre une lutte politique, sociale et de l’anecdotisme pour bobos traumatisés. Concernant les pistes proposés vous me faites doucement rigolé : je ne crois pas que les « sous bocks antisexistes » fassent changer les mentalités.

    • C’est justement en minimisant ce genre de comportements, en les excusants ou en les trouvant normal qu’ils prennent de l’ampleur et ne sont jamais remis en question. Ce n’est peut-être  » rien  » à tes yeux, mais au quotidien c’est lourd, un homme n’a pas à y faire face, et surtout ça peut mener à des extrêmes. Quand on laisse passer sans rien dire, en fermant les yeux ou en justifiant ce genre de propos, c’est la porte ouverte à bien d’autres choses. Le harcèlement est quelque chose de très courant, plus qu’on ne le pense, mais bien souvent rien n’est fait contre car aux yeux de certains  » ce n’est pas trop grave « , ou  » ça concerne la vie privée « . Et ça arrive vite. Surtout quand on banalise ce genre de comportement qui précède bien souvent cette étape.

      Et puis on peut  » draguer « , aborder des gens, même dans la rue et même dans de grandes agglomérations sans avoir des propos sexistes ou clairement limites. D’autant plus que pour moi, siffler une fille comme un chien, lui demander combien c’est, … ce n’est pas de la drague mais une assimilation dangereuse entre le fait qu’une fille qui s’habille de manière un peu légère, féminine, ou autre et le fait que cela signifie que c’est une fille facile qui ne demande que ça. S’habiller de manière féminine n’est pas une autorisation à se faire traitre de cette manière. Et encore moins un consentement sous entendu.

    • Le sexisme ordinaire n’est pas une fatalité et c’est effectivement révélateur d’une conception de la femme comme un objet dont l’homme peut disposer. J’habite a Sydney, et je n’ai jamais « pris  » une seule remarque, autant que je ne me fais pas emmerder dans les bars, suivre dans la rue, que les garcons n’insistent pas si je dis non. Ce n’est pas le cas en France, et on voit bien combien ces situations (qui peuvent arriver a N’IMPORTE quelle femme qui met une robe) sont des contraintes directes sur la liberté des femmes. Au mieux c’est désagréable, au pire ca donne un sentiment d’insécurité.
      Donc ce n’est ni anodin, ni isolé, ni une fatalité; et en parler, sensibiliser les gens a ce probleme est la seule solution pour y changer quelque chose.

    • Comment faites-vous pour ne pas voir la contradiction qu’il y a dans vos propos d’une ligne à l’autre? Dans votre message du 23/9 à 20H54, vous prétendez que votre précédent message n’a pas pour but de banaliser des propos insultants et un peu plus loin, vous parlez d’anecdotisme pour bobos traumatisés. Si cela n’est pas de la banalisation, je me demande comment ça s’appelle!!! Vous avez simplement envie de vous donner bonne conscience en faisant l’autruche qui se met la tête dans le sable. Bravo pour votre courage. Je n’ose imaginer de quelle manière vous prendriez la défense d’une femme qui serait victime devant vous de cet anecdotisme, par la surdité, l’aveuglement et la fuite, il n’y a aucun doute. C’est cela faire la part des choses? Défendre certaines idées qui vous agréent mais refuser de voir celles que vous jugez sans importance?

  2. Il faut le dire et le redire d’autant plus que ce vous relatez là n’a rien à voir avec de la drague.
    Dans mes animations de prévention, depuis l’année dernière, je travaille beaucoup sur la « journée type » d’une fille ou d’un mec (je bosse avec les ados). On parle de l’égalité au moment du réveil et puis du vécu qui diffère plus la journée avance : choix des vêtements (pantalon, jupe, short, legging) et regard des autres, passage devant un spot de mecs comme un chantier ou un bar, la route du lycée avec les camionnettes qui ralentissent, les mecs qui klaxonnent…etc
    Forcément, la journée d’un garçon est beaucoup plus légère et ils ne comprennent pas toujours ce que vivent les femmes au quotidien. Les filles racontent qu’elles finissent par intégrer ce risque et par développer tout un tas d’artifice pour essayer de vivre avec.
    Dans cette exercice, elles témoignent de la violence la rue, de l’agressivité dans les propos (que certains osent appeler drague) et on essaye de faire entendre à tous ces hommes en devenir, l’impact de cette violence quotidienne. Je ne suis pas certain que deux heures suffisent pour cela. Malheureusement.
    éduquons nos fils dans ce sens là. Ils sont le monde de demain.

  3. Posons le problème d’une toute autre manière. Accepterions-nous une seule seconde qu’une personne reçoivent des remarques liées à sa couleur de peau, à ses pratiques sexuelles; à son pays d’origine?

  4. J’ai été élevé dans une famille pieds noirs, d’origine juive, mais peu religieuse.Dans sa prime jeunesse, mon Père vadrouillait entre père et mère divorcés et se retrouvait le plus souvent chez un oncle qui tenaît un  » bar à filles « , en fait, il etait  » entretenu  » par elles car elles le trouvaient mignon.Devenu adulte, , tombé amoureux de ma mère, jeunette de 18 ans de famille juive sépharade,il devint un homme travailleur et …productif ! Il devint un militant communiste notoire et j’étais l’aîné de cinq enfants.Il m’a élevé  » à la dure  » mais dans le respect absolu des femmes: conclusion, mon premier rapport sexuel complet fut avec ma premiere épouse!Tout ça pour démontrer le rôle prépondérant de l’éducation.Aujourdh’ui, j’ai 81 ans, 4 filles, 3 garçons, 6 petits enfants et 4 arrières petits enfants, tous de vrais êtres humains, de gauche, tout en ayant des situations correctes. voilà,

  5. Il est dit : « Le principe est pourtant simple : je m’habille comme je veux m’habiller, et personne n’a le droit de m’interdire, par un ordre exprès ou par un comportement culpabilisant, une tenue particulière »

    C’est vrai et c’est faux!

    Je pense quand même que l’on devrait ajouter à cette phrase le qualificatif « avec discernement » :  » je m’habille comme je veux m’habiller, avec discernement ». Car il y a aussi des personnes (pas seulement des femmes) qui s’habillent de façon provocante et qui s’offusquent que cela provoque les réactions que la tenue est sensée provoquer. Ce n’est certes pas une raison, mais cela existe, il faut en être conscient!

    Bref, je ne nie pas que les comportements sexistes existent, loin de là, et il faut les combattre avec fermeté, mais s’habiller de façon « très sexuée » (en d’autre terme, un peu comme dans l’imaginaire collectif est habillée, ce qu’on appelle une « pute ») vient attiser ces comportements sexistes. La sexualisation de la tenue attise forcément les comportements sexistes.

    Combattre le sexisme, c’est combattre non seulement les causes, mais également les faits générateurs…

    Aller à la fête de l’huma habillée en « nabilla », est pour ma part un manque de discernement ce n’est ni le lieu ni l’esprit….

    Après, il ne faut pas prendre cela comme une remarque envers l’auteur du blog, car je n’ai aucune idée de la façon où elle était habillée, et je suis bien conscient qu’une tenue féminine, même choisie avec discernement, peut provoquer des remarques dans une population bien musulmane qui infeste ce lieu où la religion devrait être combattue avec acharnement!

      • Double néologisme en quatre mots, pas mal non plus..

        1) Je suis plutôt « religiophobe » en général, si tu veux employer des néologismes qui ne veulent rien dire!

        2) Slutshaming ? je sais pas ce que c’est… mais si ca te fait plaisir!

      • Après lecture sur wikipédia de l’article « slut-shaming », tu as raison, il y a un peu de ça dans mon commentaire.

        Si j’ai bien compris, on accuse de « slut-shaming » les personnes qui osent appeler un chat, « un chat ».

        Pour être clair, je ne suis pas tout à fait d’accord : les femmes (et les hommes) sont libres de faire ce qu’elles (ils) veulent de leur corps. Demain, je peux avoir envie de me balader dans la rue habillé en drag-queen. Mais je ne m’offusquerais pas que les gens me prennent pour un « travelo » puisque c’est justement ce que je suis, ou au minimum l’image que je cherche à véhiculer, sinon je ne m’habillerai pas comme cela.

        Si une fille s’habille d’une façon qui veut dire « j’aime le sexe », elle a le droit, mais faut assumer derrière que les gens reçoivent le message et répondent, même maladroitement…

        Ce qui me fait réagir, ce n’est pas le fait qu’on veuille s’habiller comme on veut, mais le fait qu’on n’assume pas derrière sa façon de s’habiller…

        Donc je comprend pas trop bien le schmilblick…

      • Il n’y a qu’une façon de s’habiller pour dire « J’aime le sexe », c’est porter un tshirt avec « J’aime le sexe » marqué dessus.
        Et quand bien même, si un jour je décide de porter ce tshirt, comprendre « J’aime le sexe pratiqué dans le respect et avec une personne de mon choix », pas « J’ai envie de me faire siffler par le premier gros porc qui passe ».

      • Vous oubliez un détail : dans ton analyse, tu penses que le « J’aime le sexe » sur ton t-shirt, lu par le lecteur, sera perçu comme s’il était lu par une fille… Alors qu’au contraire, beaucoup de mecs (assez primaires je te l’accorde, mais ils existent, et ils sont même majoritaires, malheureusement) le lira comme s’il était porté par lui-même, c’est à dire dans une crudité nue….

        Il faut bien comprendre que le message porté sera décodé par le cerveau du lecteur…

        C’est cela que les gens ne comprennent pas souvent…homme ou femmes… ils ont une grille de lecture d’un message, d’un code, et s’attendent que tous les autres aient le même décodage. Mais ce n’est jamais le cas.

        Donc, cela dit, soit on y fait attention, et on fait les choses avec discernement, soit on s’en contrefiche, mais on ne se plaint pas des fâcheux événements qui viennent « contrarier »..

        Et donc, ta phrase d’entrée, ceci dit, est fausse : pour toi, peut-être que « Il n’y a qu’une façon de s’habiller pour dire « J’aime le sexe » », mais pour les personnes qui vont recevoir le message que tu répand, ce n’est pas le cas…

        Ce qui m’étonne, moi, c’est que des personnes se targuant de gauche, oublient cette base de la vie collective et adoptent une philosophie totalement imprégnée de l’individualisme capitaliste…

    • Vous dites que votre commentaire ne concerne pas que les femmes (pour éviter les soupçons de sexisme je suppose) mais je suis curieuse de savoir ce que vous identifiez comme tenue « très sexuée » et évoquant une « pute » chez un homme… Quand vous parlez du travestissement, je ne vois pas bien le rapport étant donné qu’un travesti est simplement quelqu’un qui adopte une tenue différente de celle qu’on attend pour son sexe… Pas quelqu’un qu’on pense pouvoir utiliser à sa guise pour des faveurs sexuelles.
      Visiblement, je crois aussi comprendre dans votre message qu’il y a un code vestimentaire à la Fête de l’Huma donc je vous prierais de bien vouloir le mettre en mot. Ce sera utile pour les visiteuses qui ont tendance qui sont la source du sexisme qu’elles génèrent par leur tenue, elles pourront mieux appréhender comment on « décodera » le message qu’elles envoient avec leur T-shirt!

      • Tiens Morgane je crois qu’on se croise sur la VPS de temps en temps :p

        Bon sinon pour reprendre les points de Monsieur (je crois)

        tu penses que le « J’aime le sexe » sur ton t-shirt, lu par le lecteur, sera perçu comme s’il était lu par une fille…
        -> Alors heureusement (l’autrice du blog me dira si je me trompe) ces manifestations sexistes sont le fait d’une minorité (ce qui n’en rend pas l’expérience moins pénible ; une remarque salace de 1% des gens présents ce jour là, ça suffit pour occuper la journée). Donc en plus des filles (hétéro si je comprends bien), il y a une large majorité de personnes, potentiellement attirées par une femme, qui ont retenu les leçons de savoir vivre et qui sont conscients que « hé tu baises » c’est une agression et pas de la drague.

        beaucoup de mecs (assez primaires je te l’accord
        -> vous reconnaissez que ces personnes sont mal élevées, mais vous pensez que ce n’est pas à elles de rectifier leur attitude. Vous pensez que c’est à leur victime de ne pas provoquer leur impolitesse (Rape Culture nous voilà!)
        Et non ce ne sont pas des causes perdues, avec le bon message tout le monde peut apprendre à se comporter correctement. Il faut juste arrêter de relayer des idioties du type « Les filles en jupe veulent du sexe ».

        des personnes se targuant de gauche, oublient cette base de la vie collective et adoptent une philosophie totalement imprégnée de l’individualisme capitaliste
        -> Ok ouais :p Soyons tolérants et faisons la ronde avec les gros machos et les violeurs, parce qu’on est de gauche ! (attention, ceinture de chasteté et sous pull obligatoires!)

      • @Morgane : Effectivement, vu comment, pour une opinion qui me paraissait, certes tranchée et n’allant pas dans le sens voulu par les personnes ici (sinon quel intérêt de laisser un commentaire pour dire « c’est trop bien, tu as trop super raison! » ?), mais pas non plus révolutionnaire ou dépourvue de bon sens, je me suis fais classer en un éclair dans des catégories à la con (« islamophobe », « slut-basher »), je prend donc des pincettes, car ce sont souvent les personnes qui se plaignent qu’on les juge de travers qui ont le jugement à la con très facilement!.. 😀

        Sinon, pour revenir sur le fond, car c’est cela qui m’intéresse, comparaison n’est pas raison et la comparaison avec le travestissement doit-être pris pour ce qu’elle est : une image voulant mettre l’index sur une composante oubliée : le regard de l’autre.

        Et non, il n’y a pas de code vestimentaire à la fête de l’huma. On vient habillé comme on veut. Mais on assume. C’est tout. Et surtout on ne s’offusque pas des réactions primaires.

        Mais cela dit, de manière générale, je dois quand même préciser une chose : J’y étais à la fête de l’huma cette année, pour voir Asian dub foundation et tryo surtout. Mes propos vont encore me faire traiter par certaines personnes assez primaires d’islamophobe, mais tant pis. J’ai vu de mes propres yeux des filles en jupe se faire siffler et appeler par des termes qui pour le coup étaient ouvertement sexistes, alors que la tenue était plus que décente, voire même décontractée, ce que j’imagine était aussi le cas de l’auteur du blog. Ces propos émanaient de personnes, qui pour moi n’avaient rien à faire là, puisqu’ils étaient visiblement de ceux qui veulent voir les femmes sous une burka… et que ces personnes n’ont rien à faire dans une manifestation dite de « gauche » qui devrait, clouer toutes les pratiques religieuses, par définitions retrogrades et sexistes, au pilori!

      • @Nunue : J’ai laissé délibérément le point du « regard des autres » non développé dans ma réponse à @Morgane ci-dessus, car votre commentaire me paraissait pertinent pour rebondir sur ce sujet, qui, effectivement, à la relecture, était très mal et très superficiellement abordé dans mes contribs précédentes.

        A chaque fois, je prend cinq minutes pour rédiger un commentaire, et je me retrouve à la fin à devoir peser mes mots et à rebondir sur des points, qui pour être des points de détail n’en sont pas moins primordiaux.

        Votre commentaire rebondit sur trois propositions, que je vais reprendre dans l’ordre, enfin surtout les deux dernières, car je n’ai rien à rajouter à la première, avec laquelle je suis 100% d’accord.

        1) Oui, le comportement primaire de l’autre, de celui qui a un comportement sexiste, est bien une agression. Et je suis même partisan d’une judiciarisation plus lourde de l’agression verbale sexiste, sur le même mode que l’agression verbale antisémite ou raciste. « Sale pute » a une fille, quel que soit sa façon de s’habiller est aussi grave que d’insulter de « sale juif » , de « sale arabe » ou de « francais de merde »…

        2) « Rape culture », Non. Ce n’est pas du tout mon propos. Si je prends un exemple, quand j’habitais au Brésil, je ne me promenais pas à 2 heures du matin dans les bidonvilles de Salvador de Bahia. Pourtant, théoriquement, j’étais totalement libre d’y aller. Que ce soit aux gens des bidonvilles de changer leur comportement délictueux (pour ne pas dire criminel), n’empêche pas que si j’y allais, j’étais sûr à 98% de me faire tuer, même si les comportement criminels ne concernent qu’une petite partie de la population de ces bidonvilles. J’avais donc la « Kill culture »? Par ce que je me comportais comme cela, c’est à dire ne pas tenter les cons, cela voulait dire que j’approuvais le comportement de ces criminels et des ,assassins ? Non je le subissais tout simplement, en attendant que les mentalité changent. Aujourd’hui 10 ans après, avec les efforts du gouvernement de Lula, on peut s’y promener de jour dans ces mêmes bidonvilles. Mais je ne m’y aventurerais toujours pas la nuit… Y a des progrès, mais ils sont lents…

        Voila, l’exemple est ce qu’il est, mais l’idée est là. C’est mon idée initiale : le discernement. On peut faire ce qu’on veut, mais ce qu’on veut est-il approprié au moment et à l’endroit où on veut le faire ? Que le comportement subi ne soit pas défendable est une chose, mais aller au devant de problèmes avec un comportement (pas forcément vestimentaire) non approprié au contexte immédiat c’est tendre le bâton pour se faire battre. Et c’est tout à fait possible, mais il faut aussi pouvoir l’assumer. Il faut se battre pour faire changer les comportements, et se battre passe toujours par des provocations. Il est nécessaire de provoquer pour faire changer les choses. Mais les changement sont lents, et malheureusement en attendant il faut malheureusement subir.

        Vous savez, si vous me relisez, vous verrez qu’on peut résumer mon propos par cette maxime : « fais ce que tu veux, mais assume le ». Regardez derrière vous : Vous croyez que les comportements envers les femmes ont changé depuis un siècle parce que des personnes, vos ancêtres se sont plaint et ont geint? Non tous les droits, et pas seulement ceux des femmes, ont été acquis grâce à des personnes qui ont assumé, contre vents et marrées, sans se plaindre mais en restant ferme sur leur position et fière de leur combat!

        3) Je pense que j’ai répondu à votre caricature en explicitant mes propos précédemment. Je vais quand même ajouter que, oui, je pense que dans le combat féministe dit de gauche, de nombreuses idées de l’individualisme politique et philosophique se sont immiscés, venant polluer et dégrader un débat que pourtant je trouve très important. Je pourrai revenir sur une critique de l’individualisme dans le combat féministe de ces dernières années si vous le souhaitez.

      • Ah et dernière chose à laquelle je n’ai pas répondu : « je suis curieuse de savoir ce que vous identifiez comme tenue « très sexuée » et évoquant une « pute » chez un homme ».

        facile : tape « prostituée » sous google image et tu as des centaines de réponses… tapes « nabilla », ca marche aussi…

    • Sympa le combo racisme+sexisme. Les bons gros cathos/laics/agnostics ne sont pas en reste pour les remarques desobligeantes, c’est pas une specialite musulmane!

      Il faudrait bien comprendre que on peut s’habiller de maniere provocante si on le veut, c’est a celui qui regarde de controler ses yeux s’il n’est pas content. S’il l’est il se tait. D’ailleurs le mot provocant traduit bien le fait que tu rejettes sur la fille le fait que tu te sentes provoque-e, alors que ca s’est ton probleme.

      On ne vit justement pas dans une societe religieuse, et je pense que tu serais le/la premier-e a gueuler si on imposait legalement un code vestimentaire/ si on reglementait sur la longueur des jupes.

      Sur ce sujet pour s’eduquer en douceur: https://www.youtube.com/watch?v=eswZhtpvtow

      • Perso je n’ai jamais vu les propos relatés ici ailleurs que dans des mecs jurant « sur le Coran » à toute les phrases et en survet’. Mais après j’ai entendu dire que les chantiers n’étaient pas en reste.

        Ensuite : il faudrait bien comprendre que on peut s’habiller de maniere provocante si on le veut, c’est a celui qui regarde de controler ses yeux s’il n’est pas content.

        Je suis à la fois d’accord et pas d’accord avec vous. Parce que dans ce cas c’est plus de la tolérance c’est de la licence. Il faut un peut de discernement et de respect de chaque cotés. J’ai pas envie de voir le penis d’un mec qui s’habille qu’en collant/leggings, j’ai pas envie de voir le vagin d’une nana qui a confondu jupe et headband.

        Mais après je pense que là on parle de jupe/robe et de talons et c’est totalement dangeureux que ça produise de telles réactions. Même si je pense qu’elle n’ont rien à voir avec la fête de l’huma, cette dernière supposant un minimum une éducation et une culture de gauche qui proscrivent ce genre de comportement. Et je doute que les commettant en soient pourvus.

      • @laloulmi a déjà répondu en partie.

        Mais je dois rajouter les points suivants

        1) On ne peut pas demander aux autres de se contrôler si on ne veut pas se contrôler soi-même. C’est justement ce que j’appelle le discernement.On ne peut pas dire « je fais ce que je veux et je ne veux pas m’emmerder avec le discernement et l’intelligence » et reprocher aux autre de faire ce qu’il veulent sans discernement et sans intelligence.

        2) On ne vit heureusement pas dans une société religieuse. Mais on vit néanmoins dans une société. Et c’est bien pour cela que l’on ne doit pas faire ce que l’on veut. « Faire ce que l’on veut » n’est pas un comportement sociétal, c’est bien un comportement individualiste. Et c’est ce genre de comportement qui dessert au final la cause féministe. Comme je disais on pourra y revenir.

        Le maître mot : DISCERNEMENT.

        * Non, on ne va pas en mini-jupe à la Courneuve dans un endroit à 90% musulman, quand on connaît la conception rétrograde et dégradée qu’ils ont de la femme. Même chose si on va dans des coins cathos ou juifs extremistes.

        * Non, au contraire on ne doit pas se laisser impressionner et se laisser insulter par des « huluberlus » qui stigmatisent la femme parce qu’elle est femme, même quand sa tenue est totalement décente, même lègère et féminine.

        OUI à la femme sensuelle et féminine, NON à la femme sexuelle et objet…

  6. Merci pour ces articles intéressants.
    Il faudrait suggérer que les femmes recensent sur une page facebook les remarques quotidiennes que d’aucun(e)s considèrent de très banales à choquantes pour faire une somme impressionnante à méditer…

    • aller à la fête de l’huma avec des talons aiguille……;;?????????????c’est courageux…ou inconscient…mieux valent des chaussures pou marcher…..Bref, entre la Burka et le style nabila, il y a une voie du milieu, non ??????ma question est: pourquoi les femmes déshabillées et les hommes cachés ?????????,,

      • Etant légérement responsable de ce gap, je tiens à préciser une nouvelle fois, que mes contributions doivent être prises dans un sens général, et ne concernant pas en particulier le cas de notre blogueuse que je n’ai pas vue (ou alors sans le savoir, car il y avait pléthore de jolies filles en robe, ma femme étant dans le lot d’ailleurs) et que je ne me permettrait pas de juger car j’ai en horreur ces jugements qui tirent des généralités de cas particuliers

  7. A Mounif … D’abord, merci de ne pas utiliser le « on » pour « on ne voit pas comment … » ; l’utilisation du générique implique que vous parliez au nom de tous et HEUREUSEMENT pour nous, les femmes, vous n’êtes pas tous ! Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas … qu’il n’y a d’une part rien à voir et d’autre part, rien à faire ! d’une manière générale, de toutes manières, vous ne semblez pas voir grand chose et c’est bien dommage. De plus, ne pas vouloir accepter les remarques récurrentes salasses n’a rien d’une « humeur de fillette » … pour vous, l’insulte ne rentre donc pas dans le cadre de la lutte des droits des femmes : effectivement vous ne voyez pas ! Enfin, limiter le sexisme à une géographie et une densité de population c’est vraiment ne pas connaître, ne pas savoir de quoi Maëlle parle ou alors, j’y reviens … ne rien voir !!

    A Maëlle … rien n’est perdu … tout est à gagner … merci pour cet article. Le sexisme ne rentre malheureusement pas dans le cadre d’un idéal politique … le genre humain, quelque soit son appartenance politique reste et demeure bien ancré dans un héritage dont on doit élargir le cadre … par la lutte. Je crois …

    • C’est une tournure impersonnelle très usitée qui n’a pas la prétention de vous inclure ( surtout vu la qualité de vos interventions…) je me permettrais donc de l’utiliser encore. Je n’ai jamais dis qu’il n’y avait rien à voir ou faire mais j’ai simplement fait remarquer que la lutte politique ne se confond pas avec des anecdotes ( si vous vous promenez à 3 heures du matin dans le XIXème arrondissement de Paris vous avez plus de chance de vous faire agresser c’est un fait pourtant dire cela ne fera pas avancer la lutte contre la délinquance …)

      • C’est votre niveau de réflexion qui est anecdotique. On ne peut pas penser le progrès humain et social sans intégrer la question du respect du corps de la moitié de l’humanité. Cette jeune fille est courageuse, pose bien les enjeux et j’espère bien qu’à la prochaine fête de l’Huma (car on peut effectivement commencer par là) elles seront bien plus nombreuses à assumer leur féminité pour faire évoluer les mentalités de beaufs
        .

      • quelques remarques par des gens mal élevé n’est pas lié à un déficit de l’intégration du corps dans la pensée « sur le progrès humain et social »… Il faut arrêter de croire que toutes les filles se font insulter en raison de l’affichage de leur féminité : cela dépend de l’endroit ( fête de l’huma propice comme on l’a dis puisque c’est un festival qui attire toutes sortes de gens …) et les gens qui profèrent ce genre de remarques ont également des caractéristiques sociologiques spécifiques ( notamment en termes d’éducation) . C’est une défiance exagérée qui semble indiquer une méconnaissance de la réalité : dans quel monde vivez vous !

  8. Et allez, il faut se justifier quand à son attitude, les vêtements que l’on porte… Alors qu’on peut trouver quelqu’un (homme ou femme d’ailleurs) sexy et attirant sans passer par la case insulte, qu’on peut apprendre à gérer ses pulsions sans passer forcément à l’acte, qu’on peut respecter l’autre tout simplement… une fois de plus, il y a suspicion et la victime devient celle qui « a provoqué », « bien cherché »…
    Et ben, il y a du boulot !

  9. Un jour en tee-shirt basique, jean basique et baskets, alors que je faisais du vélo, il était 19h, j’ai reçu des remarques dégradantes : « on voit on cul » / « suce ma bite » / « tu fais le trottoir »…
    Je n’étais pas en « Nabila » pourtant.
    J’avais juste eu l’outrecuidance d’avoir arboré mon corps de femme…

  10. Je suis d’accord avec Anarchie Antisthene sur la question du discernement. Lorsque nous voyageons, il est facile de se rendre compte que chaque culture (et chaque époque) définit ses propres limites vestimentaires.
    Il m’est arrivé , il y a quelques années de voyager au Pakistan (j’avais 20ans et les cheveux un peu longs) et je me suis retrouvé dans la même situation que Maëlle à subir les quolibets, c’est une situation désagréable.
    La même année (78) je croisais une jeune polonaise dans le centre de la Turquie en short et bras nus (accompagnée) , il m’a semblé , à l’époque que sa tenue n’était pas adaptée à la situation géographique et culturelle et qu’elle mettait de plus , sa sécurité en jeu…
    Cela dit les comportements masculins inappropriés et vulgaires sont à proscrire de toute évidence.

  11. Je dois avouer que j’ai été surprise en lisant le titre de cet article : *même* à la Fête de l’Huma… Pourquoi même ? Je m’étonne que la Fête de l’Huma soit considérée comme un lieu alternatif… Comme tu l’as dit c’est un grand festoche, et puis les communistes ne sont pas connus pour être de grand progressistes…? Je connais des « bulles féministes » (= des rassemblements où on ne se fait pas emmerder) : à Notre Dame des Landes, dans les festoches de danse folk… Enfin des endroits vraiment « à part », pas trop médiatisés…
    Tout à fait d’accord sur le reste, rien à rajouter 😉

  12. A propos de la tenue…
    Je rappellerais le plaidoyer de l’avocate Tina Lagostena Bassi lors d’un procès pour viol, en Italie en mai 1978 :
    « Aucun avocat ne défendrait le responsable d’un vol dans une joaillerie en se fondant sur la moralité douteuse du joaillier. C’est pourtant ce qui se pratique communément dans les procès pour viol. C’est la victime et non le violeur qu’on juge. Pardonnez-moi d’être franche mais cela s’appelle solidarité masculine, car l’exemple d’une victime transformée en accusée sert à décourager toutes les femmes qui voudraient demander justice à leur tour. »

  13. Si j’avais entendu un mec te dire une de ces remarques de merde à la fête de l’huma, je lui aurais sauté dessus, parce-que je suis sûr que étais superbe.

    Comme quelqu’un l’a dit plus haut, pourquoi « même à la fête de l’huma.. » ? D’une part c’est un festival où l’on peut retrouver des personnes venues simplement pour faire la fête sans rapport avec ce que représente cette fête politiquement, et d’autre part, je pense que ce genre de comportement transcende l’échiquier politique, c’est une histoire d’éducation entre autre, mais c’est effectivement quand ça arrive ici, à la fête de l’huma, que ça en devient désolant. Je pense que ça serai déjà une avancée que les mecs fassent remarquer à ces connards que l’on ne parle pas comme ça à une femme.

    Courage camarade !

  14. Tristement, certains (et encore plus tristement certaines) confondent « être une femme libre » et « être une femme en libre service ».

  15. La façon que l’on a de s’habiller fait partie de la communication non verbale. Les ados s’accaparent certaines marques pour montrer leur appartenance à un groupe. Le cadre de référence en France et en Europe est le même pour presque tout le monde… la télé, les magazines people, les clips qui montrent de plus en plus de corps dénudés, dans des positions hautement suggestives!

    Personnellement j’aime m’habiller de façon féminine voire très féminine! Je sais que j’envoie un signal aux autres et notamment aux hommes et je ne suis donc pas choquée ou consternée quand ils répondent à ce signal! Au contraire même à vrai dire ça montre un désir de leur part même si certains sont profondément maladroit. J’ai une amie qui n’a pas été gatée par la nature: rousse et en surpoids elle fait l’objet de moqueries. Les plus téméraires se force à rire en la montrant du doigt, ça moi ça me choque! Et je peux vous assurer qu’elle aimerait bien qu’on lui dise qu’elle est bonne au détour d’une rue! Mais non on lui dit qu’elle est moche, laide, dégueulasse…

    Quand on me dit que je suis bonne je réponds par un « merci » et un sourire, ça les désarçonne ils s’attendent à de l’indifférence ou a de la violence verbale. Et souvent ça met en branle une discussion qui permet de se rendre compte que le générateur de l’apostrophe n’est pas si sauvage qu’il en à l’air. Tout est question de masque et de comédie. Après tout entre un homme élégant qui drague à merveille, n’étant pas avare de compliments et un autre bien moins convenable et bien plus direct le but recherché est le même: nous mettre à 4 pattes pour se contenter! Pourquoi je m’offrirai au 1er et pas au 2ème? Car il a flatté mon égo, tout est histoire d’égoïsme là-dedans!

    Mettez une jupe et des talons à un homme vous verrez qu’il est certain qu’il se fera traiter de pédé, de tarlouze ou je ne sais encore… Même s’il ne l’est pas! Et bien en quoi se faire traiter de pute est étonnant? C’est le même procédé vous voyez on arrive à l’égalité des sexes! Les hommes ont juste la sagesse d’en montrer moins que nous. De toute façon ont-ils le choix? Je me souviens d’un homme s’être fait licencié pour être aller travailler en short… Si on devait licencier toute les femmes qui se baladent en mini-jupe ou short sur leur lieu de travail les courbes du chômage seraient sévères!

    Vous voulez changer le monde, changer les règles, mais c’est impossible, on ne change pas les masses même si souvent les masses n’ont pas raisons! Il est plus intelligent et souvent plus simple de comprendre les règles et de les contourner plutôt que d’essayer de faire bouger les lignes! Que d’énergie dépensée pour rien! Et puis arrêtons de nous poser tout le temps en victime aussi, chacun à sa part de responsabilité: les filles, les garçons, l’éducation parentale, les médias…

    Une dernière chose avant de passez aux paraphrases: Très souvent, et j’en est bien sur fait les frais, les critiques les plus acerbes viennent des femmes elles-même à l’encontre de celles qui s’autorisent à prendre un petit peu plus de liberté vestimentaire, celles qui se dénudent un petit peu plus, celles qui se moulent un peu trop, celles qui sont un peu trop blondes, ou un peu trop maquillée… Telles des chiennes de garde, elles contribuent à propager l’idéologie machiste avec zèle et ferveur en ayant la critique un peu trop facile, ou comment utiliser les armes ennemies pour tirer dans son propre camp!

    L’ennemi n’est pas toujours celui que l’on croit (voir ou revoir American History X) et parfois, il vaut mieux se réfugier dans les groupes à tendance masculine qui sont souvent bien plus tolérants qu’on ne veut bien le croire!

    Une lecture intéressante sur le sujet des relations homme femme: La Sonate à Kreutzer de ce misogyne mais talentueux Tolstoï, extrait: « Vous dites que les femmes de notre société ont un autre intérêt que les femmes des maisons de tolérance, et moi je prétends le contraire et je le prouve. Si des êtres diffèrent entre eux par le but de leur existence, par leur vie passée, cela devra se refléter aussi dans leur extérieur, et leur extérieur sera tout différent. Eh bien ! comparez donc les misérables, les méprisées, avec les femmes de la plus haute société : les mêmes robes, les mêmes façons, les mêmes parfums, les mêmes dénudations des bras, des épaules, de la gorge, la même bosse sur le derrière, la même passion pour les pierreries, pour les objets brillants et très chers, les mêmes amusements, danses, musiques, chants. Les premières attirent par tous les moyens, les secondes aussi. Aucune différence. Logiquement parlant, il faut dire que les prostituées à court terme sont généralement méprisées, et les prostituées à long terme estimées. »

    et puis du Renaud pour détendre l’atmosphère: « Femmes du monde ou bien putains qui bien souvent êtes le même… »

    Laure

    • J’ai bien aimé votre commentaire, même si j’aurai aussi des chose à y redire… mais, ce qu’il me plaît dans votre commentaire est le fait que au moins vous assumiez.

      Par contre, je pense que vous tombez dans un travers de la société de consommation à outrance, c’est à dire le suivisme de cette tendance que l’on appelle « fashion » : plaire à outrance… et ce n’est pas vous rendre service de tabler sur cette atout par définition ephémère.

      Le fait d’assumer ce que l’on fait est une chose, mais ne change pas le fait que ce qu’on fait est approprié ou pas (je ne parle pas, à dessein de bien ou de mal, culturellement subjectifs)

  16. Correction: certains sont profondément maladroits / Les plus téméraires se forcent à rire / s’être fait licencier pour être allé travailler / licencier toutes les femmes / j’en ai bien sur fait les frais

  17. Aujourd’hui pour faire valoir ses petits droits et défendre ses petits intérêts (corporatistes et communautaires entre autres) un argument massue : se présenter comme une victime. Bref le degré zéro de l’argumentaire

  18. J’adore les prétextes qui veulent nous indiquer que l’on a une opinion mais qu’elle sélective vu qu’on y était
    pas ou que l’on n’a rien vu ! C’est le mal de notre société : ne pas faire confiance à celle qui raconte et qui
    découvre une difficulté.
    D’ailleurs c’est presque toujours aux victimes de prouver. Prouver qu’elles ont subi des coups par exemple !
    Une égalité à couper le souffle bien machiste comme la fête de l’huma qui ne peut être réservée qu’à une
    partie de l’humanité.

  19. biensûr que je serais intervenue si j’aurais entendue ce genre de remarque sexiste à ton encntre…c’est une honte…l’alcool n’escuse rien…perso j’étais avec mon compagnon…donc aucun souci. mais ce serait bien que lors des concerts ils expliquent aux jeunes et aux moins jeunes le respect de son prochain dont les femmes qui s’habillent comme elles veulent et que si leur regard sont attirés, que leur propos ne soit pas diffamatoires mais correctes en cas de drague..;car c’est une façon de draguer car ils savent qui n’auront pas la primauté d’avoir cette chance…donc ils t’agressent verbalement..;quels gamins ces hommes ou quels grossiers personnages….voilà mon point de vue…tu aurais du alerter les organisateurs à ce moment là. à bientôt
    Fatiha

  20. Oh je vais pleurer… Voila toute la différence entre homme et femme! les femmes portent des strings les hommes des boxer! Les unes découvrent les autres couvrent!
    Fut un temps où il vous était interdit de porter des pantalons! Le symbole de l’émancipation des femmes devrait être le pantalon non? Après tout la robe ou la jupe n’est qu’un objet de la panoplie de la femme séduisante! Ce qu’on a imposé aux femmes-objets pendant des décennies! Bref c’est un peu s’exposer au soleil sans protection puis se plaindre d’avoir des coups de soleil! Pourquoi tout le temps et toujours se plaindre de tout?

    Miroir mon beau miroir dis moi qui est la plus séduisante et désirable… mais dans les formes hein! 😀

    et puis l’idée des dessous de verre… SUPER!!! Vu que la plupart des invectives sortent de la bouche de ceux qui ne boivent pas d’alcool. . . . Well Done!

  21. Je n’ai rien de très intelligent à dire, si ce n’est que je me désole comme l’auteur du sexisme ordinaire, et en particulier du sexisme dans les milieux de gauche militant. Je suis consternée par la teneur d’une bonne partie des commentaires. Il y aurait plein d’argument à leur opposer pour les amener à prendre conscience du sexisme qui imprègne leur mots et d’ailleurs, ils leur ont été donnés. En pure perte, semble-t-il. Je leur suggère alors l’expérience de passer une journée dans la peau d’une femme. Ils s’apercevraient que la tenue portée n’a rien avec les agressions verbales, qui sont les mêmes qu’on soit en jupe, en pantalon, en vêtement de ski ou en maillot de bain. Dès lors, la seule tenue à choisir « avec discernement » pour être tranquille semble être le port d’une paire de couilles, et du corps qui va avec.
    Ils s’apercevraient aussi que les auteurs de ces remarques sexiste sont beaucoup plus divers que ce qu’ils semblent croire. J’ai grandi dans un milieu plutôt bourgeois catholique, et je fréquente aujourd’hui un milieu plutôt universitaire (donc très éduqué) athée de gauche, eh bien, je peux vous assurez qu’ils sont aussi aptes que « le musulman de la Courneuve » à produire ce genre d’insupportables petites phrases.
    A l’issue de cette expérience, on pourrait alors reparler tranquillement du sexisme ordinaire, de celui qui fait que les femmes ne sont acceptée dans l’espace publique que  » sous condition » (lesquelles, c’est à vous de devinez, c’est plus rigolo, mais surtout vous trompez pas, sinon tout ce qui pourrait vous arrivez serait surtout de votre faute! : voir ici : http://www.crepegeorgette.com/2013/08/14/ou-est-la-place-des-femmes/#more-6731 ). Ce sexisme qui fait que finalement, la « provocation » à la base des comportement sexiste, c’est simplement être une femme.

  22. Je vous propose de faire quelques petites expériences vestimentaires avec des hommes (je ne suis pas volontaire pour y participer parce que j’en connais d’avance le résultat).

    Prenez un homme normal (le votre par exemple) et mettez lui exactement les mêmes vêtements (mini jupe) et chaussures (talons hauts) que vous portiez. Vous verrez les remarques qu’il va se prendre dans la gueule, et se faire traiter de travelo.
    Si vous voulez habillez le d’un costume rose bonbon et écoutez les remarques fuser sur ses préférences sexuelles.
    Cerise sur le gâteau, ces remarques proviendront aussi bien d’hommes que de femmes. Plus directes et grasses lorsqu’elles seront émises par des hommes mais plus sournoises et cinglantes lorsqu’elle viendront de femmes.
    La connerie est la chose la mieux partages au monde (par les deux sexes), comme la paire de fesses.

    Ce qui veut dire que ce n’est pas « la femme » en vous qui a été agressée par les propos des ivrognes mais bien « l’image » que renvoie votre tenue vestimentaire dans la représentation urbaine. Il existe des codes sociaux (on ne se promène pas dans certaines tenues dans certaines circonstances), si vous ne les respectez pas attendez-vous à une réaction négative de la part de vos concitoyen(ne)s. Si vous aviez disposé d’un micro directionnel sensible, vous auriez pu aussi noter les remarques des femmes « tu l’as vue celle là ? » « elle a le feu quelque part » etc …

    • L’ennui, c’est que, quand on est une femme, il y a beaucoup plus de « codes sociaux », beaucoup plus contraignants mais surtout contradictoires . Je m’habille toujours « avec discernement » comme il est dit plus haut, mais que faire quand vous enchaînez deux zones ou deux activités où les codes ne sont pas les mêmes? Ça tient de la fable « Le meunier son fils et l’âne ».

      Je comprends très bien que pour certaines femmes basta, je m’habille comme je veux, je vous emmerde (en silence) et je refuse que vous m’emmerdiez par vos réflexions minables voire vos attouchements. Du coup, je classe parmi les vieux croûtons machos TOUS ceux qui nous contestent cette liberté. Je les trouve nombreux, quand même, on dirait que ça s’arrange pas…

  23. Ping : Maëlle Dubois et la jupe | Club BPW de Toulouse

  24. Pour que ce soit encore plus intéressant, il faudrait que vous vous rendiez dans la même tenue dans une fête du FN, et que vous reveniez nous raconter ensuite.

  25. « Le principe est pourtant simple : je m’habille comme je veux »

    Cette phrase me laisse un peu perplexe. Je ne sais pas si la liberté est uniquement « faire tout ce qu’on veut ». C’est aussi prendre en compte les autres, l’endroit et la société dans laquelle on vit… Il y aura toujours une tenue qui sera trop indécente pour une société donnée… (je ne dis pas du tout que c’était votre cas, et de toutes façons cela n’excuse en rien les remarques bien pourries que vous vous êtes prises).

    D’ailleurs une femme musulmane voilée peut elle s’habiller comme elle veut (à la fête de l’huma par exemple, mais en général) ? …

  26. Hum… Sans aller jusqu’a mettre une robe a un mec, un simple pantalon un peu trop moulant et on passe dans la categorie gay! Etant grand et fin c’est vrai que j’ai l’habitude de porter des vetements assez prets du corps. Comme l’a dit un commentaire plus haut les vetements sont porteur de message, il se réfèrent à une signification! Et il suffit de regarder un film erotico-porno, ou vu que c’est la mode lire les 50 shades pour s’apercevoir que les coquines/nymphomanes portent talons, mini jupe, robe moulante, decolleté… Je pense que ce n’est pas difficile a comprendre! Je veux dire mettre un collant bleu et une cape rouge ne fera pas de moi un super-hero (dommage) mais on pensera « super-hero » ou « marvel » ou « superman »! Et je suis presque sur de me faire emmerder, pas tous les jours que certains peuvent se faire Superman!!
    Je trouve quand même etrange que les hommes portent des Levi’s’501 des pantalons a pinces voire pour certains des baggys et que filles s’obstinent a porter des jeans moulants, des leggings, des jupes… Chacun s’habille comme il l’entend mais pourquoi alors les hommes ne se decouvrent pas? Ne se montre pas autant? Le jour ou nous porterons des strings et des robes nous prendrons aussi cher que vous… Mais il faut croire que nous sommes plus prudents!
    « Beaucoup de bruit pour rien », « le monde entier est une scene où chacun joue son rôle »… avec le costume qu’il se choisit!

    • « il suffit de regarder un film erotico-porno, ou vu que c’est la mode lire les 50 shades pour s’apercevoir que les coquines/nymphomanes portent talons, mini jupe, robe moulante, décolleté ». Blaireau. Frustré. Des bourgeoises en chaussures plates à glands et cols claudines peuvent être tout aussi nymphomanes que des filles à décolletés ambitieux et des filles en mini-jupes aussi réticentes en sexe que des versaillaises avec le foulard hérmes et les triplés qui suivent.

  27. Je suppose que vous n’étiez pas accompagnée d’un maghrébin, d’un noir, ou d’un blanc athlétique. Vous pensiez que c’était comme dans le 16ème ?

  28. Ping : Cette année, je fais la Fête de l’Humanité à Berlin | La Grande Ourse

  29. Ping : Des mains aux fesses à la Fête de l’Huma ? Des féministes interviennent | Actualités de Paris

  30. lol
    A 18h30, le samedi 14 septembre 2013 à la Courneuve il pleuvait des cordes et faisait un froid de canard. Les bottes de pluie étaient légion, les imperméables aussi.
    Cette histoire de jupe-talons-haut par 9°C sur les graviers, la paille détrempée et dans la gadoue, c’est assez… suspect. Autant dire que je ne crois pas un traitre mot de ce que je viens de lire, même si je sais bien que les relous sont partout, y-compris à la Fête de l’Huma.

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